PRÉSENTATION DU PATRIMOINE
L’association départementale du pré-inventaire des richesses artistiques de Seine-et-marne, créée en 1971 et placée sous la présidence du Préfet et du Conseil Général, s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France instituée en 1964. Les fiches pré-inventaires de la commune de Beaumont-du-Gâtinais relèvent un patrimoine composé de plusieurs éléments :
Les vestiges de l’ancien château :
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- Les douves;
- Les caves du logis seigneurial;
- Les portails du XVIe siècle;
- Les communs du château.
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La Halle du XVIIe siècle :
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- 30 piliers;
- Charpente en châtaignier.
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L’Église Saint-Barthélémy des XIIe et XIIIe siècles, restaurée au XVIe siècle :
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- Nef rectangulaire non voûtée XIe siècle à un collatéral XIIe siècle;
- Coeur XIIe siècle à un collatéral et chevet plat (ils sont séparés par une ligne d’arcades avec chapiteaux sculptés);
- Clocher carré à contreforts surmonté d’un coq et d’une croix offerts par Louis XIII;
- Chapelle d’Achille de Harlay du XVIe siècle;
- Portail restauré XVIIIe siècle;
- Mobilier : chair, banc d’oeuvre, retable, reliquaire, Vierge de bois, retable du maître-autel XVIIe siècle classé monument historique avec toile peinte (le Christ chez Marthe et Marie).
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Autres éléments :
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- Colombier (1718);
- Presbytère (1738);
- Ancien Hôtel Dieu;
- Restes d’une ancienne commanderie à Villeneuve.
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L’Église est classée Monument Historique par arrêté du 18 mars 1922. L’église remonte à la transition. Plus précisément, le clocher (sauf les géminées lancettes de son étage supérieur étant du XIIIe siècle), la tourelle à meurtrière comme la porte, la nef et son unique bas-côté (sauf les chapiteaux datant du XIIIe siècle) sont de cette époque. La nef est celle d’une église primitive du XIe siècle plafonnée, augmentée au XIIe siècle d’un bas côté sud avec lequel elle communique par trois larges arcades en plein centre portée par des colonnes avec chapiteaux à larges feuilles.
La Halle est classée Monument Historique par arrêté du 18 mars 1922. Elle fut construite par Charles de Montmorency-Luxembourg en remplacement d’un bâtiment très ancien. Elle abritait les marchés du mardi et les quatre foires annuelles. On trouve sa réplique exacte à Arpajon.
Actuellement, certaines parties de l’ancien château sont classées par arrêté du 16 juillet 1984 :
– les façades et les toitures des bâtiments situés autour de la première cour;
– le portail d’entrée du XVIe siècle;
– les deux tours rondes aux angles sud-est et nord-est de l’ancien château;
– les douves avec les quatre ponts : pont d’accès au portail, pont reliant la première cour au terre-plein de l’ancien château, pont donnant sur la rue des caves, pont à l’ouest du terre-plein de l’ancien château.
Plusieurs rues du bourg comptent des façades et des pièces dont l’architecture et l’histoire participent à la richesse de la commune.
PERCEPTION ET ÉVOLUTION DE L’USAGE DES LIEUX
La première église érigée fin du XIe siècle, début du XIIe siècle, était de style romain dont il reste la nef éclairée par des petites fenêtres et les deux grosses colonnes ornées chacune d’un chapiteau à larges feuilles. Conformément aux matériaux utilisés dans la région, la voûte était en bois et en berceau brisé. Le portail d’entrée, actuellement muré, est visible sur le mur face à la Halle. Cette indication montre une “vie” orientée différemment; la Halle n’existait pas et l’espace vide autour de l’Église semblait primer. A la fin du XIIe siècle, l’Église est agrandie par la construction d’un chœur et d’une chapelle latérale de style gothique recouvert d’un crépi rose.
La première travée de cette chapelle latérale porte un fort clocher, terminé au XIIIe siècle et utilisé en tant que beffroi et tour de garde. Au XVe, la nef romane est prolongée vers l’ouest par une travée édifiée dans un style semblable. D’après une note concernant l’Église Saint-Barthélemy, la construction de la troisième travée aurait remplacée la voûte de bois, sans doute endommagée par les Anglais, par un plafond “disgracieux et écrasant”; la raison économique est évoquée. Durant la période de paix qui a succédé, l’objectif était de faire disparaître les traces de la guerre. Le château fut reconstruit avec luxe et ampleur.
A la fin du XVIe siècle, Achille de Harlay, premier Président du Parlement, une des gloires de Beaumont dont il était seigneur, érigea la chapelle seigneuriale greffée sur le côté gauche de l’Église pour y faire inhumer son père. Il érigea la Halle.
Au XVIIe siècle, Louis XIII fait don à l’Église de la croix et du coq du clocher (1626). En 1673, meurt à Beaumont le dernier curé de Barnonville. Cette paroisse est désormais annexée à Beaumont.
Au VXIIIe siècle et pour édifier le retable dans le style grec, selon le goût de l’époque, on mutila les chapiteaux, on réduisit d’un tiers la hauteur des fenêtres, et on procéda de la même manière pour l’autel de la vierge.
A la Révolution le château est détruit pierre par pierre, ce qui profita à certaines maisons de Beaumont. Les sépultures seigneuriales n’échappent pas à la révolte. quelques éléments ont subsisté (cœur de plomb, ferrures et poignées des cercueils…). Au XIXe siècle, l’autel de la Sainte-Vierge est créé. Son ornementation est un dernier vestige du long séjour des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul à la tête de l’Hôtel Dieu et de l’École des Filles (1751-1898). La grille du chœur de l’Église témoigne d’un important travail d’ébénisterie. Au XXe siècle, le retable devient monument aux morts de la guerre 14-18.
Le Monument aux Morts est conçu dans le même style que le portail de l’ancien château. D’après les fiches inventaires, quelques objets se localiseraient dans les cours et jardins de l’ancien château (fontaine, borne en pierre et bancs).